Philippe (660 SMC) a organisé une petite balade dans les pyrénées où Bzzz était présent. Ce dernier étant préteur je n’allais quand même pas laisser passer une occasion d’essayer une XR 650 supermot ?! Parceque pour l’essayer autrement que par un pote, je vois pas. Ben ouais, à la base c’est un pur enduro : faut se farcir l’achat du kit supermot si on veut s’amuser avec sur bitume. Et au quotidien, on pourrait difficilement rouler sur plus dépouillé (quoi que... ).
Au premier abord, joie, des commodos assez classiques sont présents. Redescend sur terre mon gars, point de clignotants, klaxon, rétroviseur, contacteur, neimann, démarreur. Le bonheur des moto de 130 kg. L’économie doit aller jusqu’a l’ampoule de feu arrière car même celui ci ne marchait pas. Je vous jure, cette moto est un cadeau d’anniversaire pour képi, y’a tellement de trucs en panne ou absent dessus que ce dernier en a pour la journée à tout verbaliser. Heureusement le terrain de jeu préféré d’une XR supermotisée étant les mini routes bien viroleuses, le risque de croiser les bleus est quand même assez faible.
Le “tableau de bord” est minimaliste, compteur (évidemment faussé par les jantes 17 pouces), trip partiel et total, et basta ! Je sens que voir comment vie le moteur ne va pas être évident sans compte tour... Ah si, y’avait aussi deux témoins, un de clignotant et un autre de plein phare (et le point mort, je fais comment ?). Ils ne marchaient évidemment pas non plus.
Allez, contact. Heu, non faut kicker. Coupe-contact (luxe !) sur on, on trouve le point de compression, on le depasse et boum ! Blam blam blam. Même chaude elle démarre vraiment facilement (en plus ça fait style de kicker), le starter à chaud comme à froid étant automatique. Ça a pas l’air comme ça mais c’est moderne ! Et c’est parti pour un essai qui durera 100 bornes.
Bah, j’aime pas conduire sans rétros. Et puis le selecteur est assez dur, peut être trop haut, mieux vaut ne pas rouler en tong. La boite ne se bloque pas lorsqu’on est sur le premier ou le dernier rapport (comme celle de la Dominator). Pas vraiment pratique, surtout avec l’absence de témoin de point mort... L’embrayage ne semblait pas trop ferme (par rapport à ma Duke). Le frein avant était un full Beringer, à la puissance et au mordant fort convenable. L’arrière était par contre pas terrible mais présent malgré tout. La position était assez droite, et comme sur la Duke, je me reculais un peu sur la selle. La fermeté de cette dernière a toutefois rapidement eu raison de mon blindage fessier. "- Bon, ça suffit de faire la pleureuse, on s’en fout du confort et de l’équipement !"
T’as bien raison, allez, gaaaz ! Si l’absence de compte tour ne m’a pas permis de voir les régimes exacts, le caractère du mono faisait qu’on arrivait très bien à s’en passer. Trop haut dans les tours des vibrations nous rappellent à l’ordre, trop bas il cogne mais pas trop brutalement. Il cogne civilement quoi. Il lève le poing et nous secoue un peu. Il ne nous éclate pas la tête comme la Duke 2. Entre les deux, une bonne grosse plage d’utilisation bien ronde, sans cap et assez longue. Couple et puissance étaient bien présents, mais pas plus que sur ma Duke ou la 660 SMC. Elle se lève facilement en première, en seconde ça m’a semblé moins facile mais j’ai pas trop eu le temps d’essayer. Ben ouais, avec un bon gros lapin comme Philippe sur sa 660, j’avais pas trop le temps de glander si je voulais pas me faire larguer. En fait la prise en main s’est faite assez rapidement et je me suis vraiment régalé à m’arsouiller avec lui. Les supermots c’est quand même bien marrants comme jouets. Bzzz a lui aussi progressivement pris la mesure de la R1 et s’est bien fait plaisir sur les portions propres. Tellement d’ailleurs que maintenant il en veut une !
Sinon à l’arrêt le chassis faisait bien cheval à bascule. La fourche m’a semblé bien molle mais je ne l’ai pas trop senti dans la virole, où elle était bien sympa. La moto ayant 20 mkm, peut être qu’une petite vidange était nécessaire ? Je n’ai pas retrouvé la sensation de calage sur l’angle comme sur certaines KTM. Le moteur avait parfois des explosions manquantes et pétaradait parfois. Peut être un problème d’avance à l’allumage me dit Bzzz. J’avais pensé à une richesse mal réglée. Ça arrivait surtout lorsque le moteur était pleine charge et que je coupais les gazs. Il y avait parfois pas mal de frein moteur et des a-coups. Sûrement qualque chose à régler. La moto s’est aussi montrée bien gloutonne, avalant les 9 litres du réservoir en 140 km maximum.
Niveau sensations, on sent moins le moteur que sur ma Duke, malgré une bonne présence du son (si le pot était homologué ? Ah ah ah ). A choisir avec la 660 c’est cette dernière que je prendrai, pour les meilleures sensations moteur, l’équipement supermot d’origine et les suspensions de meilleure qualité.
En remontant sur la R1 j’ai bien apprécié la largeur et le confort de la selle, la douceur des commandes et de la boite. Il m’a fallu par contre quelques kilomètres pour me réhabituer à la position du crapeau. Un autre univers quoi.