2303597 pécheurs depuis jan 2004
dont 208 ce jour et 65 en ligne N'oublie pas que franchir une ligne blanche, c'est MAL !
Vaut mieux les sniffer.
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Article mis à jour (commenté) le 31 Mai 2006. Il est en addition à cet autre article sur la survie du motard. Vu le nombre de nouveaux permis qui fréquentent frm, il me semble que les "vieux" motards pourraient essayer de les faire profiter de leur expérience, afin d’éviter quelques pelles stupides qu’on a tous connus. Je m’en vais donc commencer à énumérer quelques conseils, et je compte sur vous tous pour allonger la liste des choses à faire et à ne pas faire. A l’arrêt :
Au départ :
En cas d’urgence, à l’arrêt, ou à très basse vitesse :
C’est déjà beaucoup, et on n’a pas encore roulé ! Maintenant, plus de check-list. Quand on roule, il faut des réflexes, pas se dire "je pense à ça, puis à ça, puis à ..." et Paf - ou Zip le motard. Ne pensez qu’en situation détendue (ligne droite déserte). Le reste du temps, contentez vous de piloter et de faire marcher vos réflexes (bon, il faut réfléchir aussi, mais vite, pas comme dans son fauteuil, enfin vous voyez ce que je veux dire). Les dépassements. C’est la manoeuvre la plus dangereuse. Il faut donc y faire très attention.
En ville. Les chutes sont fréquentes en ville, mais rarement graves car on n’y roule pas vite. - Je ne suis pas d’accord. Les statistiques montrent que les trois quarts des accidents arrivent en agglomération (certes c’est aussi probablement là où se déroule l’essentiel du trafic). 45% des accidents mortels s’y sont déroulés ! Le ratio accident/décés est moindre qu’en rase campagne mais pas négligeable ! Un casque ne protège que jusqu’à 27 km/h, en ville les situations dangeureuses pullulent et les obstacles sont partout. Je deteste conduire en agglomération. On peut quand même se tuer ou tuer quelqu’un en ville, alors ce n’est pas une raison pour être imprudent. D’autre part, les dangers sont beaucoup plus nombreux, donc il faut redoubler d’attention. Voici une liste de pièges à cons :
1) On ne double pas un autre deux-roues entre les files. Si si, y’en a qui le font, et pas que des coursiers ou des scooters ! - J’y ai eu droit... 2) On ne se met jamais A COTE d’un autre deux-roues (sauf à l’arrêt). S’il est décalé vers la gauche, c’est qu’il va peut être doubler, donc il regarde ce qui se passe à sa gauche. S’il renonce au dépassement et que vous vous êtes mis à sa droite, il peut se rabattre sans vous avoir vu. Les scooters et les débutants sont coutumiers du fait, malheureusement. - Lorsque la personne est derrière un véhicule sur la gauche c’est qu’il va probablement le dépasser. Si reste sur la droite de façon constante c’est qu’il ne prévoit pas de le faire. 3) Ne roulez pas en groupe avec des inconnus rencontrés au feu. Selon votre machine et les leurs, (mais aussi votre humeur), pourrissez les ou laissez les partir devant. Vous n’avez aucune information sur leur capacité à rouler en groupe sans danger. Quand vous serez capable de veiller à la sécurité d’un groupe en plus de la vôtre, vous pourrez le faire. Pas avant. - Rappel : en ville on roule cool ! 4) Entre les files, surtout sur le périph et les 2x2 voies, surveillez de temps en temps vos rétros, certains motards s’impatientent peut-être derrière vous. Mais ne regardez vos rétros que quand il y a des trous : on regarde toujours devant quand on est entre 2 voitures. Si vous voyez quelqu’un de plus rapide derrière, ne vous rabattez que quand c’est possible sans danger. L’autre motard peut bien attendre que vous ayez fini de dépasser 3 ou 4 voitures qui roulent cul à cul. Mettez le cligno (ou mettez le à droite si vous l’avez laissé à gauche) pour lui montrer que vous l’avez vu et que vous allez vous rabattre dès que possible. Comme ça il patientera poliment, et ne tentera pas de manoeuvre dangereuse comme vous doubler entre les files. - Y’a des sacrés cons ! Ne résistez jamais dans cette situation. Si vous entendez klaxonner derrière, c’est peut-être la police, même si c’est un klaxon de mob. Si, si, ça m’est déjà arrivé ! Donc, méfiez vous des autres motards plus que des caisses. Pour deux raisons : d’une part parce qu’un deux roues a des réactions plus rapides et moins prévisibles qu’une voiture, qu’il voit moins bien dans ses rétros, et d’autre part parce qu’un accrochage avec un autre deux roues est beaucoup plus grave que contre une caisse (vous pouvez par exemple vous ouvrir le ventre sur un guidon, pas sur une portière). - C’est aussi valable dans les petites routes, on se méfie souvent des voitures mais une moto peut nous surprendre encore plus.
Sur l’autoroute : L’autoroute, une fois qu’on a pris l’habitude de la vitesse, c’est le plus facile et le plus sûr. Les voies sont très larges, et ça donne beaucoup plus de possibilités d’échappatoires. En cas de problème (par exemple gros ralentissement), mettez vous sur le bord d’une file, afin d’éviter de vous faire rentrer dans le cul (ou de rentrer dans le cul de quelqu’un). Ne roulez pas sur la BAU (bande d’arrêt d’urgence). C’est le seul endroit vraiment dangereux sur l’autoroute. La vitesse moyenne y est de zéro km/h, alors que sur la voie d’à côté, c’est plutot 130. Une telle différence de vitesse ne se compense pas avec une légère accélération ou un petit coup de frein. Pour s’y arrêter (en cas de panne), ralentir très à droite mais en restant sur la file de droite. Ne prendre la BAU que quand la vitesse est très faible. Pour en repartir, c’est pareil. Accélérer sur le bord droit de la file de droite, pas sur la BAU elle-même. - Mouais, à mon avis y’a plus de circulation sur la file de droite que de véhicules à l’arrêt sur la BAU, je pencherai plutôt pour l’utiliser pour finir de freiner (si elle n’est pas glissante) et aussi pour accélérer. Rouler sur la BAU multiplie par au moins 100000 les risques de crevaison. En cas d’arrêt, arrêter la moto le plus à droite possible. Le vent provoqué par le passage d’un camion peut la retourner comme une crèpe, et même vous faire tomber si vous êtes près de la voie de circulation. Si vous avez la possibilité de choisir l’endroit où vous vous arrêtez, choisissez un lieu bien en vue, surtout pas dans un virage à gauche, et si possible protégé (l’idéal c’est un dégagement juste après un pont, là où on trouve des radars d’habitude : les flics sont pas fous, s’ils s’arrêtent là ce n’est pas uniquement pour se cacher, c’est aussi pour être en sécurité). Si vous devez marcher, faites le si possible derrière le rail de sécurité, même si vous devez salir vos bottes dans la boue. De plus, préférez le sens inverse des véhicules pour voir celui qui ferait un éventuel écart (ou l’assassin qui double par la BAU). Ca vous laisse au moins la possibilité de plonger derrière le rail (plus ou moins gracieusement ;) ). Soyez prudents au péage. D’une part, le passage répété de véhicules (moteur très chaud) implique un sol glissant (un moteur très chaud tournant au ralenti a davantage tendance à fuir l’huile). De plus, c’est abrité, il y a donc peu de vent et les fumées grasses d’échappement se déposent sur le sol. Sans compter le gasoil perdu. Bref, c’est hyper glissant, surtout à côté de la borne ou cabine, donc faites gaffe à ne pas tomber à l’arrêt. De plus, à l’approche d’un péage, beaucoup d’automobilistes font la course pour gagner une ou deux places dans une file. Les mêmes font la course au départ pour être dans les premiers sur la file de gauche. Pour repartir, il faut donc accélérer assez franchement (prenez des tours, ne serait-ce que pour être entendu à défaut d’être bien vu), en faisant attention à ce qu’il y a sur les côtés et devant (ça peut piler devant suite à une queue de poisson quand le nombre de files se réduit). Pour gagner du temps, sachez qu’une longue file de poids-lourds passe plus vite qu’une file moins longue de voitures, parce qu’il y a moins de véhicules et que pratiquement tous les poids lourds payent par carte spéciale (les caisseux ont en général moins l’habitude, alors ils prennent plus de temps à fouiller leurs poches ou compter la monnaie). - Dans les faits les camions prennent le plus souvent une file qui leur est dédiée. Il semblerait que pas mal de motards l’empruntent aussi lors de gros emboutillages, je n’ai jamais essayé. Ce qui prend le plus de temps, c’est les motos ! Pas facile de prendre le portefeuille dans sa poche intérieure de blouson avec des gants, une combine de pluie et des doigts gelés... et de refermer le tout après. Si vous avez une sacoche réservoir, mettez la carte bleue ou la monnaie dedans. Prenez quand même le temps de bien vous refringuer après avoir payé. Une écharpe qui se barre ou un blouson qui s’ouvre tout seul n’amélioreront en rien votre sécurité une fois lancé sur l’autoroute. - J’y ai perdu ma CB en partant trop vite. :-( Sur 2x2 voies, autoroute, périph : Bref, sur toutes les routes où il y a plusieurs voies dans le même sens. Méfiez vous à l’approche des entrées et des sorties : c’est là qu’on a le plus de chance de voir quelqu’un couper toutes les voies au dernier moment pour sortir, ou voir arriver Jacky à donf qui va tout couper pour prendre direct la voie de gauche. Quand vous entrez sur une telle route, s’il y a un camion, préférez entrer derrière le camion plutot que devant quand la circulation est dense (très fréquent sur le périph). Vous aurez une bien meilleure visibilité sur ce qui se passe derrière vous pour passer sur la file de gauche, ou la file des motards. Vous serez également beaucoup plus visible pour les autres (ils pourraient penser de bonne foi qu’il y a un petit trou pour se rabattre juste devant le camion). - Moi je passe devant le camion en m’insérant doucement. Non mais.
Les rond-points : Le grand classique ! Règle de base : tout rond point doit être considéré comme une baignoire à gasoil. Pour entrer dans un rond-point, essayer d’aller au centre le plus possible en ligne droite, rester au centre autant que nécessaire, puis sortir avec une trajectoire la plus rectiligne possible en direction de la sortie. Le gasoil se situe toujours sur la ou les files extérieures alors que la file centrale est propre. - C’est vrai mais méfiance toutefois il arrive que de la terre ou du sable ait été mis sur la voie centrale par du vent, une voiture ou la pluie... Et d’une manière générale on prend un angle plus cool dans les ronds points qu’ailleurs. Il est très rare de tomber sur une file centrale grasse, sauf accident impliquant une flaque d’huile (mais ça, ça peut arriver n’importe où). De plus, ne roulez jamais vite sur les rond-points à terre plein central : vous n’avez pas de visibilité assez loin pour cela. N’importe quoi peut trainer sur la voie, et il sera difficile de freiner. Si vous devez vous arrêter sur un rond-point, faites en sorte de vous arrêter à un endroit qui limite les risques de vous faire rentrer dans le derrière. Beaucoup de gens ne regardent pas devant eux sur les rond points, mais légèrement vers leur droite (pour prévoir leur sortie). Donc arrêtez-vous sur la partie droite de votre file. En plus, s’il y a un terre plein central, vous serez visible de plus loin. Autre choix possible, s’arrêter à gauche, mais hors voie uniquement, si le rond point le permet. - J’ai pas bien compris, là ? Franchir les obstacles : Pour les trottoirs, les rails et les raccords métalliques (ponts), toujours les prendre le plus perpendiculairement possible, avec le moins d’angle possible. On peut glisser de l’avant ou de l’arrière en montant un trottoir. Dans les deux cas, c’est la chute si la moto est lourde et/ou haute. Les rails, c’est le pire, les pneus peuvent se prendre dedans (en ville) et glisser gravement. Les raccords métalliques (ponts), c’est l’horreur en courbe. La moto va forcément bouger. Pour limiter le phénomène, anticipez le virage, redressez un peu la moto au moment du passage, et reprenez de l’angle juste après. Rien ne vous oblige a avoir une trajectoire parfaite. Restez juste dans votre file, mais utilisez la. Les appels de phares : Utilisez les, n’en abusez pas. Ne roulez jamais en pleins phares quand il fait jour. Vous mettez tout le monde en danger, et vous aussi. - Je trouve que c’est une forme d’agression, je deteste me faire éblouir, que ce soit en moto où en voiture. Il est impossible d’évaluer la distance et la vitesse d’une moto en pleins phares. La réaction la plus saine d’un conducteur ébloui (même par ses rétros) est de freiner pour réduire sa vitesse. Il ne sait pas si vous êtes à un mètre ou 50 mètres derrière. Ce freinage n’est pas un comportement de taré, il est logique et souhaitable (il faut augmenter largement ses distances de sécurité quand on est ébloui). C’est celui qui roule en pleins phares le taré. Pleins phares = invisibilité = danger. Si vous êtes ébloui, réduisez vous aussi rapidement votre vitesse (mais sans piler). C’est un réflexe de survie au cas où il se passerait quelque chose devant que vous ne pourriez voir. Dans ce cas, qui est une exception à la règle des freinages en cas de danger, ne vous décalez pas entre deux files ni vers le bord de la route. Restez en ligne et freinez en gardant votre position. Vous serez peut-être doublé par un taré, et il y a peut-être un piéton à droite, donc ne vous décalez pas dans ce cas. Note importante pour ceux qui l’ignoreraient : il faut 15 secondes pour se remettre d’un éblouissement (pour quelqu’un en bonne santé et sans problème de vue). Chronométrez 15 secondes, vous verrez que c’est colossal quand on conduit. Sur autoroute à 130 km/h, ça fait plus de 500 mètres dans le brouillard. D’une façon générale :
Rouler à la campagne : La campagne réserve bien des plaisirs, mais aussi pas mal de surprises. Les routes sont souvent glissantes, gravillonnées, pleines de bouses de vache ou de lisier. Dans un de ses excellents posts, le Dr NO nous disait : "On a parfois l’impression de suivre la trace d’un dinosaure qui aurait des problèmes de transit intestinal". Vous remarquerez que les gravillons sont souvent en sortie de courbe. - Je les vois plutôt essentiellement en milieu de courbe. Les mêmes sorties de courbes ont également le pouvoir d’inciter les vaches à se soulager. C’est pas moi qui le dit, c’est encore la loi de Murphy. C’est encore et toujours en sortie de virage qu’on voit un tracteur ou une moissonneuse batteuse en train de pourrir un record de lenteur. - Je crains surtout les vélos et les jackys qui "rallysent" sur ma voie. Pas de consigne spéciale, sauf "soyez prêts à tout et n’importe quoi". Prenez tous les virages sans viser l’extérieur en sortie, histoire d’avoir plus de marge. Ca implique de prendre ses points de corde un poil tard. Apprenez à freiner en courbe. Si vous tombez sur une route déserte et récemment refaite avec des gravillons, entrainez vous à rouler au milieu de la file, là où il y a le plus de gravillons (seulement s’il n’y a personne). Vous verrez, ça bouge un peu, mais pas tant que ça, ça donne une impression de flou (genre bras oscillant bien desserré). Soyez familier avec cette sensation bizarre. Vous verrez qu’on peut quand même freiner un peu sur les gravillons, mais uniquement en ligne droite. Vous constaterez facilement que le gravillon supporte beaucoup mieux les accélérations et les freinages que l’angle. Ca glisse toujours un peu, ça dérive, il n’y a aucune précision de trajectoire, mais si on n’a pas d’angle et qu’on reste raisonnable sur les freins, ce n’est pas si dangereux que ça finalement. Si vous avez le choix entre freiner et tourner, alors freinez. Vous avez moins de chance de vous planter sur un freinage qu’une prise d’angle. Cette connaissance vous évitera d’être dépourvu lors d’un cas d’urgence, et vous risquerez moins de paniquer pour rien. Le gravillonus fourbus est suffisament traitre pour qu’il soit préférable de disposer de tous ses moyens le jour où on le rencontre par surprise. - Faudra que j’essaye. La bouse de vache est plus complexe, car elle se présente sous différents états. Finement étalée par le passage de nombreux véhicules et bien séchée au soleil, elle n’est pas très glissante, et supporte sans problème une conduite normale. Abondante et diarrhéique, c’est comme une flaque d’huile. Epaisse, elle peut avoir l’air sèche en surface mais se révéler grasse et liquide à l’intérieur quand on roule dessus. Ceux qui vivent à la campagne sont capable au premier coup d’oeil de différencier la bouse sèche de la bouse vicelarde. Pour les parisiens pur jus : toutes les bouses doivent inciter à la méfiance. (C’est peut être pour ça que les parigots se font systématiquement pourrir par les ploucs à la campagne... ;-))) - Voilà la top excuse !) L’avantage de la bouse sur le gravillon, c’est qu’on peut souvent l’éviter, parce qu’elle est localisée. Les épandages de gravillons de la DDE sont considérablement plus vastes que les bouses provenant d’un intestin bovin (il est rare que toutes les vaches d’un troupeau se donnent le mot pour déféquer en même temps). - Les bouses se trouvent souvent dans les zones ou le bétail est en paturage, et ces zones sont indiqués. Il faut faire attention aux panneaux, aussi important que ceux indiquant une chaussée glissante. Le lisier, c’est autre chose : c’est répandu par les agriculteurs pendant le transport en tracteur. Ca se repère facilement, parce que c’est en continu, avec plus d’épaisseur à l’extérieur des virages. C’est horriblement glissant. Quand vous en voyez, roulez très lentement et prenez votre mal en patience. Oubliez que vous êtes pressé et tout ira bien.
Rouler avec un passager : Le passager modifie l’assiette et l’inertie de la moto. Vous ne pouvez jamais rouler aussi vite que quand vous êtes seul, sauf sur l’autoroute, et encore, avec certaines motos seulement (celles qui sont conçues pour le duo, c’est à dire les vraies GT, les grosses routières et les plus gros trails). Avec un passager, votre moto change de catégorie de poids. Vous pilotez une moto dont le poids à vide est augmenté de celui du passager, mal placé de surcroit. Votre moteur et vos freins n’en sont pas renforcés pour autant, ce qui peut interdire de doubler si vous n’avez pas une machine très puissante. Ca, c’est dans le meilleur des cas, c’est à dire avec un passager qui ne bouge jamais et se tient fermement. Dans la réalité, le passager est un être vivant, souple et plus ou moins capricieux. Certains passagers sont peu sensibles, ils ne résistent pas à la mise sur l’angle, ils ne sursautent pas, et se tiennent bien. D’autres sont de vraies catastrophes ambulantes : émotifs, peureux, insouciants, remuants, etc. Dans ce cas, le mieux est de ne pas les emmener avec vous. Si vous le faites cependant, sachez les rassurer par une conduite coulée, des angles de lopette, des accélérations ridicules. En même temps, triplez vos marges de sécurité. Prenez la place d’une voiture. Le passager peut facilement faire bouger latéralement la moto, donc vous avez REELLEMENT besoin de la place qu’occupe une voiture. Ceci interdit donc de se faufiler entre les voitures. Quand vous aurez fait plusieurs milliers de kilomètres avec votre passager habituel, vous pourrez à nouveau considérer que vous pilotez une moto quand il est derrière vous, mais une moto quand même plus large, plus lourde, plus molle et moins nerveuse que d’habitude. Seulement après plusieurs milliers de kilomètres, ne l’oubliez pas ! - Y’a quand même plus simple, on ne prends pas le passager pour un imbécile et on lui donne les règles de base : ne pas bouger car ça influence la trajectoire, comment se tenir au freinage et à l’accélération, quel gestes pour se parler etc. Ca prends 5 minutes et tout le monde est content. Si ça se passe bien après quelques kilomètres et virages, c’est bon. J’ai fait 300 bornes en R1 avec ma mère derrière moi sans souci comme ça. La conduite doit par contre effectivement être coulée pour ne pas fatiguer le passager et par respect pour lui (sauf s’il trouve qu’on se traîne, là pas de pitié ;-)) Rouler en groupe (très long) : La conduite en groupe demande certaines compétences supplémentaires, en plus de celles nécessaires à la simple conduite d’une moto. Les objectifs sont les suivants : conserver un haut niveau de sécurité (ne pas s’accrocher entre motards du même groupe), ne perdre personne en route, et accessoirement conserver une vitesse moyenne raisonnable (à peine inférieure à celle qu’on aurait si on était seul). Rouler en groupe ne doit pas occasionner un stress ou une fatigue supplémentaire, préjudiciables à la sécurité. Il y a plusieurs façon de rouler en groupe, selon le niveau de pilotage des participants, leur nombre, et l’humeur du moment (balade tranquille, balade rapide, arsouille). Certaines règles s’appliquent en permanence, quel que soit le rythme (rouler en quinconce par exemple - je confirme.). D’autres sont purement indicative (il y a plusieurs techniques pour ne perdre personne). L’important est de bien connaitre l’ensemble des règles élémentaires, et de se mettre d’accord. Pour rouler en groupe, il faut qu’il y ait suffisament de motards assez expérimentés pour être capable de regarder ailleurs que là où ils veulent faire passer la moto. En effet, il faut pouvoir surveiller les autres membres du groupe de temps en temps, et quelquefois (très rarement), il peut être utile que deux motards se mettent à la même hauteur pour échanger quelques mots (à vitesse réduite mais sans s’arrêter). - Ou bien chacun est responsable de vérifier que le motard qui est derrière suit toujours, d’un coup d’oeil dans les rétros de temps en temps. Rouler en quinconce permet d’augmenter le niveau de sécurité. En effet, en cas de besoin, on peut se mettre à côté de la moto qui précède. Ce n’est absolument pas une raison pour réduire les distances de sécurité. La distance de sécurité se détermine en fonction de la moto qui vous précède immédiatement, pas de celle qui est devant vous sur le même côté de la voie. Vous devez considérer que la moto qui vous précède occupe toute la largeur de la voie, pas qu’elle vous laisse de la place. En effet, le motard qui vous précède doit pouvoir se décaler pour éviter un nid de poule, prendre une trajectoire, ou éviter une voiture qui empiète sur la voie. L’espace supplémentaire offert par la quinconce ne sert qu’à deux choses : offrir une meilleure visibilité, et garantir une large distance de sécurité en cas de freinage d’urgence. De votre côté, il n’est pas impératif de conserver la quinconce. Si vous devez éviter quelque chose, n’hésitez pas à changer de côté temporairement. Par contre, ne le faites pas sans nécessité, c’est une question de courtoisie vis-à -vis du motard qui vous suit (quand vous changez de côté, vous limitez sa vision, et vous l’obligez à un surcroît de concentration, donc de stress et de fatigue). Dans le cas d’un freinage d’urgence, il est par contre impératif de ne pas se décaler. Le motard qui vous suit s’est peut-être fait surprendre et il aura alors réellement besoin de l’espace à côté de vous. Pour se décaler lors d’un freinage d’urgence, il faut y être absolument obligé (pour éviter une voiture par exemple). Sinon, vous prenez inutilement le risque de vous faire rentrer dans le derrière. - Je ne ferai aucune allusion homosexuelle. La file indienne est généralement à proscrire. On peut cependant la préférer à la quinconce sur les routes viroleuses (nécessitant de prendre des trajectoires), quand il y a suffisament peu de traffic pour y rouler à allure relativement soutenue. Mais on n’emploie la file indienne qu’à la condition expresse d’avoir de larges distances de sécurité entre chaque moto. En ville, quand la vitesse est très faible, on peut réduire les distances de sécurité, en les calculant en fonction de la moto qui emprunte le même côté de la file. Il reste cependant interdit d’empiéter sur l’espace libre à côté de la moto qui précède (sauf à l’arrêt bien sûr, mais cela implique de ne pas tous démarrer en même temps quand le feu passe au vert). Réduire les distances de sécurité oblige tout le monde à un supplément de concentration, mais en contrepartie, cela aide à conserver le groupe entier (plus le groupe est compact, moins il a de chances d’être coupé en deux par un feu rouge - Quoi ? Il y en a qui s’arrètent aux feux rouges ? La hooonte ! ;-)). Quand le groupe est petit (5 ou 6 motos), on peut jouer à l’élastique sur les grands boulevards avec peu de feux : distances de sécurité plus importantes entre les feux, quand la vitesse est relativement élevée, et plus faible à l’approche des feux. Cela implique que le meneur du groupe ralentisse à l’approche d’un feu vert, et que les derniers motards assument un stress supplémentaire en accélérant pour recoller au groupe quand le meneur vient de passer un feu vert, pour éviter qu’il ne passe au rouge avant leur passage. Ce n’est pas à la portée des débutants, et n’est envisageable que pour traverser une petite ville (sinon, ça devient trop fatigant et le risque est trop grand). Sur route ou autoroute, augmenter les distances de sécurité permet de diminuer le stress. Cela permet de profiter du paysage et de limiter la fatigue. A l’opposé, les réduire facilite la conservation de l’unité du groupe, - est-ce vraiment important sur l’autoroute ? avec un stress plus important. Il ne faut jamais rouler longtemps avec des distances de sécurité réduites, même sur autoroute où le risque de freinage est faible. Cela entraîne à la longue un effet de fascination sur le feu arrière du motard qui vous précède, qui peut vous empêcher de voir un danger à temps. En cas de freinage violent en tête de groupe, on risque le carambolage. Ce phénomène de fascination est beaucoup plus prononcé de nuit, mais il existe aussi de jour. Ne le négligez pas, et forcez vous à regarder régulièrement autre chose que la moto qui est devant vous. - C’est pareil dans la virole, on regarde la route, pas la moto qui précède. Dans l’idéal, il ne faudrait rouler en groupe qu’entre motards expérimentés qui se connaissent bien entre eux. En pratique, ce n’est quasiment jamais le cas. Il y a toujours au moins un débutant, ou au moins un motard qui n’a pas l’habitude de rouler avec les autres. Le cas du débutant est le plus délicat. Il est préférable de l’entourer de deux motards expérimentés ayant l’expérience du groupe, chargés de protéger le débutant. Celui qui précède devra éviter de semer le débutant, pour qu’il ne soit pas tenté de "forcer son talent", il lui suffira de rouler un peu plus vite dès qu’il y aura une ligne droite bien dégagée pour raccrocher le groupe, et si l’occasion ne se présente pas, le meneur du groupe devra en tenir compte et ralentir. Il devra aussi veiller à calculer ses dépassements afin que le débutant puisse lui emboîter le pas systématiquement (ceci n’oblige pas le débutant à dépasser s’il ne "sent" pas la manoeuvre, c’est au contraire pour lui éviter de se trouver limite s’il emboîte le pas machinalement). Le motard qui suit le débutant veillera aussi à sa sécurité, en restant assez proche pour éviter qu’une voiture ou un autre motard ne vienne se mettre entre eux, et éventuellement lui sucer la roue (ce qui est toujours inquiétant, surtout pour un novice). Sur autoroute ou 4 voies, il devra aussi déboiter avant le débutant pour lui faciliter le passage, et ainsi limiter les contrôles avant dépassement du débutant. Ainsi, le débutant sera "assisté", ce qui limitera son stress et sa fatigue, afin de lui permettre de rouler en sécurité sur des trajets plus longs que ceux dont il a l’habitude quand il est seul. Dans le cas où il y aurait plusieurs débutants, il est préférable d’intercaler entre eux des motards expérimentés, pour éviter que certains suivent l’exemple plus ou moins mauvais d’un autre débutant qui est devant lui. - Je ne connais pas de motards altruiste à ce point là . Ce qu’on fait dans nos groupes c’est "chacun son rythme" (au risque que les derniers "forcent leur talent" ;-)) et on s’attends aux intersections. Le cas du motard expérimenté qui ne connait pas le groupe est plus facile à gérer. Il suffit de le mettre en seconde position, juste derrière le meneur du groupe. Dans tous les cas où il y a des non-habitués au groupe ou des débutants, la consigne doit être que personne ne change de place, sauf nécessité absolue (par exemple, si quelqu’un tombe en panne, la moto balai peut remonter pour arrêter le meneur, si ce type de comportement a été défini au départ). Notez qu’il y a des techniques de roulage en groupe qui n’obligent jamais à changer les positions, quelles que soient les circonstances. Nous verrons cela un peu plus loin. Le meneur du groupe doit-il rouler à gauche ou à droite de sa file ? Il n’y a pas de règle absolue, cela dépend des circonstances. Néanmoins, dans la plupart des cas, il roulera de préférence à gauche, prêt à entamer un dépassement. Par contre, si le rythme du groupe est lent et qu’il est plus probable que le groupe soit dépassé par les voitures que le contraire, il pourra rouler à droite, à son choix. - Dépasser un groupe de motards ça doit être l’horreur en caisse tellement ils sont généralement proches les uns des autres. C’est également possible sur autoroute déserte. L’idée est la suivante : beaucoup de manoeuvres obligent un motard à se décaler vers la gauche (dépassement, tourner à gauche). Si le motard de tête roule à droite de sa file, la moindre préparation de dépassement va inverser la quinconce, ce qui amène un flottement dans la totalité du groupe, ce qui n’est pas souhaitable à un moment où précisément tout le monde doit ralentir (avant de dépasser ou de tourner à gauche). Le motard de tête peut donc rouler à droite, mais seulement s’il estime qu’il va pouvoir conserver cette position pendant pas mal de kilomètres, ce qui est rarement le cas. Dans le doute, il vaut mieux qu’il roule toujours à gauche. - C’est compliqué tout ça ! En matière de signalisation, il arrive que certaines motos du groupe soient dépourvues de clignotants (ou aient des clignotants quasi-invisibles). Ces motos ne doivent être placées ni en tête de groupe, ni en queue, ni devant un débutant. Il ne doit pas non plus y en avoir deux qui se suivent, au risque de rendre invisible un changement de direction à la queue du groupe. En cas d’ampoules grillées (ça peut arriver), on observe les mêmes règles, on ne met pas un code grillé en tête de groupe, ni un feu arrière grillé en queue ou devant un débutant. Si certaines motos disposent de warnings, il est préférable d’en mettre une en queue, surtout la nuit, au cas où il serait nécessaire de s’arrêter au bord d’une route (panne par exemple), ou en cas de gros ralentissement sur l’autoroute. Comme l’expérience montre que la plupart des motos avec warnings sont à la fois puissantes et pilotées par des motards expérimentés, cela ne doit pas poser de problèmes (le motard balai doit être rompu à la conduite en groupe). Les signes qu’on peut employer sont nombreux. Les appels de phares ne doivent être destinés qu’à attirer l’attention du motard qui précède (pour engueuler quelqu’un qui arrive en face en pleins phares, - ah ben je suis pas le seul à ne pas apprécier alors c’est au motard de tête de s’en charger, et à lui seul). Par exemple, on peut employer les appels de phares si on s’apprête à doubler un autre membre du groupe (car c’est une manoeuvre inhabituelle, normalement proscrite dans un groupe). Si on s’est mis d’accord auparavant, un bref appel de phare peut indiquer de nuit au motard qui précède qu’il peut déboîter devant vous (vous le protégez, et ainsi il est sûr que ce n’est pas une moto extérieure au groupe qui va le dépasser). Des appels répétés et insistants veulent dire que vous allez doubler. - Ou alors on fait un dépassement normal en ligne droite avec des bonnes distances et on se rabat en douceur, ça ne doit pas surprendre. De jour, on peut employer des signaux manuels, pour indiquer qu’on souhaite inverser la position avec le motard qui vous précède, ou qu’on veut se laisser dépasser, ou entraîner quelqu’un derrière soi quand on dépasse et qu’on sait qu’il peut suivre sans danger alors qu’il manque de visibilité (cas de certains virages à droite). On peut aussi signaler à quelqu’un qu’il a oublié de mettre son phare (poing fermé et ouvert plusieurs fois), de ralentir (main à plat de bas en haut), qu’on a presque plus d’essence (pouce désignant le réservoir), etc. Normalement, les signaux manuels sont inutiles pour rouler en groupe. La preuve, la nuit ils sont inutilisables et ça n’empêche pas de rouler. C’est juste une aide ponctuelle dans certains cas exceptionnels. Pour dépasser une file de voiture tout en restant groupé (cas fréquent sur nationale chargée), il existe une procédure stricte (c’est presque une cérémonie) qui permet de le faire en toute sécurité. Le premier effectue son dépassement. Jamais plus de 2 ou 3 voitures à la fois, mais en général une seule. Toujours une seule s’il y a des motards débutants dans le groupe. Après avoir dépassé, il se rabat bien à droite, afin de laisser une place moto à côté de lui au second du groupe. Quand le second est arrivé (éventuellement à côté du premier s’il n’y a pas la place pour 2 motos + les distances de sécurité entre les voitures et chacune des motos), on marque un temps d’arrêt, le temps nécessaire pour que de l’espace se crée entre les voitures. Pendant ce temps, le second motard se laisse distancer légèrement par le premier, ce qui aide à créer l’espace vital. A ce moment, on "croise" : le premier motard se décale vers la gauche pour préparer le dépassement suivant. Le second se décale vers la droite pour rester en quinconce. Le premier motard double à nouveau. Le second reste à droite sans chercher à doubler rapidement. Il ne doit pas encore se rapprocher de la voiture qu’il suit au cas où le premier devrait renoncer au dépassement. A ce moment, dès que le troisième motard (toujours derrière) voit le premier déboîter, il double à son tour, et se rabat à côté du deuxième. Les motards 2 et 3 se retrouvent en situation familière, procèdent au croisement, le second motard peut alors rejoindre le premier qui l’attend, pendant que le quatrième rejoint le troisième. etc, etc. - Ron... ZzZz Ron... ZzZz Cette technique éprouvée permet de faire progresser relativement rapidement un groupe, sans créer de problèmes de sécurité. On perd du temps car chaque motard ne double qu’une fois sur deux, mais c’est beaucoup plus sur que si chacun doit faire son trou, derrière des voitures qui freinent pour laisser la place au motard de devant. Les deux premiers motards doivent être les plus expérimentés, les plus sages aussi, et tenir compte des accélérations de la machine la moins puissante qui les suit (afin d’éviter autant que possible de devoir renoncer à un dépassement engagé). Ainsi, les motards de numéro impair peuvent tous doubler en même temps, les motards pairs doublent également tous en même temps. Chacun doit simplement tenir sa place dans le cortège et respecter le protocole. Par contre, par signe, deux motards ensemble dans le même trou peuvent facilement échanger leurs places (pair ou impair) d’un simple signe. Il suffit de ne pas croiser. Cela permet de se laisser dériver en queue ou de remonter le groupe pour passer un message au premier (genre : on doit s’arrêter à la prochaine station). Il est utile également de relayer de temps à autre le premier motard du groupe, car c’est lui qui assume la plus grosse tension nerveuse parce qu’il a la lourde tâche de créer les trous entre les voitures, chose que les autres n’ont pas à faire car ils sont toujours certains de trouver une place toute chaude qui les attend. Dans ce schéma, seuls les deux premiers motards décident des dépassement, les autres n’ont qu’à suivre, ce qui est reposant nerveusement. Bon, ça ne dispense pas de juger soi-même si un dépassement est encore possible, ce qui peut varier, surtout pour les derniers. Il est également utile de mettre en queue un motard expérimenté avec une machine puissante pour qu’il puisse servir de moto-balai. Ainsi, il pourra remonter rapidement tout le groupe pour faire s’arrêter le premier. Quand la circulation est peu chargée, on peut doubler de façon moins réglée. Dans ce cas, si le motard qui double estime qu’il est seul à pouvoir doubler, et qu’il ne faut pas le suivre, il reste à droite de la file de gauche, afin de pouvoir se rabattre plus rapidement une fois son dépassement terminé. Le motard suivant n’entamera pas son dépassement à la suite, et ne sera pas non plus tenté de le faire faute de visibilité. Par contre, s’il n’y a rien en face, le premier motard qui dépasse se décalera complètement à gauche, ce qui ne le met pas en danger puisqu’il a tout son temps, mais permet au motard suivant d’obtenir une visibilité totale sur ce qui arrive en face, et ainsi l’inciter à dépasser dans la foulée si c’est possible. On peut ainsi dépasser par groupes de deux, parfois trois ou quatre quand les conditions sont idéales (mais uniquement avec des motards expérimentés qui ont l’habitude de faire cette manoeuvre ensemble). Dans ce schéma, il est particulièrement important que chaque débutant soit précédé et suivi par deux motards expérimentés. Ce type de signe n’a pas besoin d’être connu de tous les membres du groupe pour être employé ; il est explicite car basé sur la visibilité laissée ou non au motard suivant, car quand on ne voit pas devant, on ne double pas, c’est bien connu. Néanmoins, il est impossible de suivre dans un dépassement un motard qui reste toujours à droite de la file de gauche, ce qui fait perdre un peu de temps. Pour dépasser sur autoroute ou sur 2x2 voies, il y a plusieurs techniques. Si le groupe est petit, extrêmement discipliné, on peut éventuellement utiliser la technique des bikers américains. C’est le dernier motard du groupe qui déboîte le premier, occupant la file de gauche pour que tous les motards du groupe déboîtent en même temps. C’est rarement utilisable, et il faut bien le dire assez peu adapté au traffic européen. De plus, les groupes de bikers américains sont souvent équipés de CB, et ils parlent tous entre eux pour se mettre d’accord. Cette technique est à employer chez nous par sous-groupes de deux : un motard débutant suivi par un motard expérimenté. Le motard expérimenté va anticiper le changement de file du débutant, se décaler avec le cligno à gauche, et donner un bref appel de phare pour indiquer au débutant qu’il peut déboîter sans risque. On l’emploiera donc uniquement dans ce but de protection. Pour le reste, le groupe déboîtera en "chenille", sans forcer le passage (une ou plusieurs voitures qui dépassent aussi peuvent s’intercaler temporairement au milieu du groupe). Il est important de conserver la formation en quinconce quand le groupe est sur la file de gauche. Le meneur du groupe se permettra de monopoliser un peu plus la file de gauche que s’il roulait seul, afin d’éviter que la chenille ne soit en permanence en train de changer de file, car cette manoeuvre augmente le stress de chacun. Cela ne veut pas dire qu’il faut rester tout le temps à gauche, simplement qu’il ne faut pas se rabattre devant une voiture si on voit qu’il y en a une autre à doubler un peu plus loin. Dans ce schéma, les motards suivis de débutants devront se rabattre loin devant le véhicule qu’ils viennent de doubler, car beaucoup de débutants sont tentés de changer de file en même temps que le motard qu’ils suivent, au risque de faire une queue de poisson à la voiture qu’ils viennent de dépasser. C’est encore une forme de protection. D’une façon générale, soyez gracieux. Faites en sorte que la progression du groupe soit agréable à regarder. Grâce et Harmonie sont les mamelles de la conduite en groupe. - Comme c’est joli. Ca parait curieux dit comme ça, mais c’est beaucoup plus important qu’il n’y parait au premier abord. Pour obtenir cet "effet", il faut rouler sans brutalité, régulièrement espacés et sans grandes variations d’allure. Les motards expérimentés, régulièrement répartis dans le groupe, sont garants de cette harmonie, en n’effectuant que des manoeuvres parfaitement logiques et prévisibles par ceux qui les suivent. Si vous parvenez à rouler en groupe de cette façon, cela signifie que toutes les manoeuvres sont connues et comprises de tous. Qu’aucun comportement n’entraîne de surprise, et que la discipline règne. Cela permet aussi de forger plus rapidement l’expérience des débutants, qui suivront ainsi un bon exemple. Cette "beauté du geste", purement gratuite en apparence, est en réalité la garantie d’un très haut niveau de sécurité, d’un stress réduit pour chaque motard du groupe, et donc d’une fatigue nerveuse minimale, même à allure soutenue et/ou sur longs trajets. Notez que cette harmonie est impossible à obtenir quand les distances de sécurité ne sont pas respectées, que la quinconce est approximative, et que les arsouilleurs ne pensent qu’à en découdre, toutes choses qui mettent la sécurité du groupe en péril. Autre avantage, si une moto est équipée d’une caméra embarquée, ça fera un film superbe dans les petites routes de montagne ! ;-)) Dernier point : comment ne perdre personne. Ceux qui ont emmené des groupes importants savent à quel point c’est difficile, combien sont nombreuses les occasions de perdre quelqu’un. On va dire qu’il existe deux familles de techniques. Les techniques de roulage "à vue", et les techniques d’orientation "sans visibilité". Dans le premier cas, on essayera de conserver tous les motards en vue les uns des autres (chaque motard doit voir au moins celui qui le précède et celui qui le suit). C’est ce qui demande le moins d’organisation préalable, mais le plus d’attention quand on roule. Les techniques "sans visibilité" reposent sur un organisation stricte du voyage, avec des procédures qui doivent être connues de tous les membres du groupe, sans aucune exception. Pour rouler "à vue", il existe une technique simple et efficace. Celui qui ne voit plus le motard suivant s’arrête. Celui qui le précède finira bien par s’apercevoir de son absence, et s’arrêtera aussi, et ainsi de suite jusqu’au meneur du groupe. - C’est à peu près ce qu’on pratique quand on roule en groupe, mais il faut qu’on soit un nombre modéré, à une centaine ça doit pas trop le faire (genre la journée est gachée). C’est la technique de base. Dans la pratique, celui qui s’aperçoit que la queue du groupe s’est arrêtée met son cligno à droite et fait des appels de phares pour indiquer le problème, et tout le début du groupe s’arrête ensemble dès que possible. Ainsi, on reste toujours en vue, même si le groupe est séparé par un feu rouge. Attention, il y a un cas qui peut poser problème, c’est quand un motard étranger au groupe s’intercale au milieu. C’est rare (en général, si un motard double les derniers, c’est qu’il roule plus vite que tout le monde, donc qu’il va dépasser tout le groupe), mais ça peut arriver, en particulier quand on sort d’une ville qu’on vient de traverser (certains motards vont s’immiscer dans le groupe à l’intérieur de la ville, et une fois sorti vont rouler au même rythme que vous). Il sera difficile de faire la différence entre un membre du groupe et un autre motard qui roule à la même vitesse que le groupe, surtout la nuit. Pour éviter ce genre de problème, il est impératif que le motard balai connaisse le parcours, et soit capable de mener à bon port une queue de groupe décrochée à cause de ça. - Il faut vraiment qu’ils soient en train de dormir en roulant pour ne pas différencier ceux de leur groupe et les autres. Pour les techniques sans visibilité, il y en a plusieurs possibles. On peut rouler en sous-groupes réduits avec dans chaque sous-groupe un meneur qui est au courant de la totalité du trajet, des points de rendez-vous et des haltes prévues par les autres (tous les sous-groupes n’ont pas forcément la même autonomie, il peut y avoir un sous-groupe de GT et un sous-groupe de customs par exemple). Chaque meneur de sous-groupe est alors responsable de la cohérence de son équipe et roule "à vue". On peut aussi rouler en individuel, avec la directive TDSRP (tout droit sur route principale). A chaque changement de direction, on attend que le motard suivant soit en vue avant de repartir dans la bonne direction. - C’est ce qu’on fait lorsqu’on roule en groupe mais on est rarement plus de 6 à 8. Et tout le monde attend aux intersection, s’il en manque un on va tous le chercher ensemble. A charge pour ce motard de s’arrêter pour attendre le suivant, et ainsi de suite jusqu’au motard balai. En cas de doute sur ce que signifie "tout droit" (cas d’une fourche ambigüe, ou d’une intersection entre route principale qui tourne avec une route secondaire qui va tout droit par exemple), il suffit de s’arrêter. Au bout d’un certain temps, le motard précédent fera demi-tour pour venir vous chercher. Ce type d’organisation est efficace, chacun peut rouler à son rythme, mais en cas de problème (panne par exemple), il fera perdre beaucoup de temps, car les motards ayant dépassé le point où s’est produit le problème auront peut-être énormément de kilomètres à faire pour revenir, ce qui peut être très problématique sur autoroute, surtout si personne n’a de téléphone portable. Ce n’est donc pas une technique à recommander dans l’absolu. - Sauf si tout le monde s’attend aux intersections ou si on fait des sous-groupes. On peut cependant se servir de la directive TDSRP pour que certains arsouilleurs aient de temps en temps la possibilité de lâcher le reste du groupe quand le poignet droit les démange. - Ahhh. On peut imaginer d’autres possibilités, mais en général, le plus agréable est de rouler réellement en groupe, donc "à vue". Quand le groupe est trop important pour être gérable, il est préférable de le scinder en deux ou plusieurs sous-groupes roulant à vue, avec des points de rendez-vous prédéfinis, et au moins un téléphone portable par sous-groupe. - Il lit dans mes pensées. Chaque meneur de groupe doit alors connaître parfaitement l’itinéraire et les points de rendez-vous. Dans ce schéma, il n’est pas inutile de répartir aussi les secouristes et les mécaniciens entre les différents sous-groupes, le cas échéant. Le plus important étant de faire des sous-groupes homogènes en termes de performances et de tempéraments (on évitera de mettre un débutant en 125 dans le groupe des pilotes professionnels en sportives full power ;-) ). C’est à peu près tout ce qu’il y a à savoir. Pour le reste, c’est l’expérience qui vous l’apprendra. Plus on roule en groupe, mieux on sait le faire. Alors n’hésitez plus, partez faire des balades avec d’autres motards. Contentez vous simplement de rouler tranquillement, sans jamais arsouiller, du moins avant de connaître parfaitement vos compagnons de route et vous être forgé de solides habitudes, fruits d’une longue pratique de la conduite en groupe. - Enfin fini le passage sur les groupes ! Ca ne m’aura pas donné envie de rouler en troupeau, moi. Points "douteux" J’emploie le mot "douteux" pour vouloir dire qu’il y a des doutes, c’est à dire des alternatives, différentes manières de faire. Pas pour dire que c’est nul dans l’absolu. Donc, à vous de voir, et de trouver les techniques qui vous conviennent.
Comment bien freiner Au freinage, c’est parfois un problème de ne pas lever la roue arrière avec les motos modernes. - Le problème c’est surtout de ne pas bloquer l’avant en attrapant les freins trop brutalement sous la surprise, à mon avis. Frein avant énorme sur une brèle courte et relativement haute (pour augmenter la garde au sol, donc les possibilités d’angle sans frotter). Autrefois, les machines étaient plus longues et un peu plus basses. Les très gros calibres genre CBR 1100 ou Hayabusa sont des motos longues et relativement basses, moins sujettes au lever de roue arrière (les BM aussi d’ailleurs). Elles ne posent que le problème du dribble de la roue arrière (beaucoup moins grave), et l’équilibre de la force de freinage entre avant et arrière est beaucoup plus facile à trouver d’instinct. Par contre, les sportives moyennes (600 à 900) sont hyper courtes, assez hautes, ce qui est aussi le cas des roadsters. Ca donne une super maniabilité, une direction légère, au prix d’un problème de stabilité au freinage. On peut compenser en chargeant l’arrière (passager, valises, à la rigueur top case mais ça le fait moins), mais on perd ainsi le poids sur l’avant (guidonnages, instabilité, manque de maniabilité). - Il suffit de rajouter de la précharge à l’arrière et le phénomène n’est pas si présent que ça, sauf si le passager fait ses deux quintaux. Bref, les motos modernes ne facilitent pas le freinage d’urgence. Il faut donc trouver une méthode sûre.
Une fois cela compris, c’est une question d’entrainement pour répartir au mieux la force de freinage entre la roue avant et la roue arrière pour avoir la meilleure distance d’arrêt. Entrainement sur circuit obligatoire (où à la rigueur sur route vraiment déserte, mais alors vraiment, et en surveillant ses rétros toutes les 10 secondes). Désolé, mais je ne peux pas expliquer quelle force appliquer sur le levier et la pédale. Ca fait partie de l’expérience du motard. - Et ça dépend de la moto. Piste ou route déserte en entraînement conseillés. Ou ABS. :-)
J’ai gardé le meilleur pour la fin : comment bien arsouiller ! - Ahhh !
Avec ces règles simples, vous pourrez arsouiller avec d’autres motards raisonnables sur route ouverte, pas trop vite, et en y prenant plaisir. Parce que doubler souvent, accumuler les accélérations et freinages lors des dépassements, c’est ça le vrai plaisir de la bourre. Ces techniques ne permettent pas de travailler vos trajectoires ni vos points de freinage. Pour cela, il y a les circuits. Les vieux arsouilleurs n’appliquent pas ces règles, ils sont prêts à toute éventualité et savent s’éviter en toute circonstance. Attendez d’être un vrai pilote pour arsouiller "n’importe comment" sur route ouverte. - Je dois être un vieux arsouilleur alors (déjà !), mais pas besoin d’être un "vrai pilote", juste d’une bonne dose d’experience et de plusieurs milliers de kilomètres de routes qui vont bien. Pour en savoir plus jete toi sur cet article. Georges, Jungle Biker |