Ah, un gros trail sportif avec le V2 1200 Buell péchu ça doit bien le faire. Voyons voar... Toujours aussi sympa les vendeurs, les essais se font vraiment facilement. Je suis rapidement face à la nouvelle Ulysses (avec un S car c’est l’orthographe Anglaise du nom du héros de l’Odyssée) qui trépigne d’impatience à l’idée de rouler. Et quand je dis trépigne, c’est vraiment ça, à l’arrêt moteur en marche la moto fait des petits bonds ! 
Prenons place sur le vibromasseur géant. Le contacteur est sur la gauche du tête de fourche. Un petit voyant indique lorsque la pompe à essence est amorcée suite à quoi on peut démarrer, ce qui allume automatiquement les feux. Le tableau de bord est succinct, avec une petite montre digitale cachée par le cable d’embrayage (en tout cas à mes yeux).
Les commodos ne perturbe pas l’habitué aux japonaises mais le guidon donne l’impression d’avoir été piqué à un vélo cross. D’ailleurs les mains sont abritées derrière des protection, ce qui n’empèche pas le levier de frein d’être réglable (ce qui n’est pas le cas de l’embrayage). Les rétros sont certes efficaces mais grossissants : perturbant.
La selle est super haute (une option selle basse existe) et sa largeur compense sa relative fermeté. Les jambes sont correctement dépliées, l’assise est convenable et ergonomique, on peut serrer la moto entre les cuisses. La béquille est un peu éloignée et il faut être précautionneux lorsqu’on la met si on veut pas foutre l’Ulysses par terre. Si ça doit arriver les protections de cadre éviteront le classement RSV comme c’était arrivé à certains propriétaires de XB (une simple chute à l’arrêt suffisait pour défoncer le cadre, rendant la moto bonne à changer !!
).
Une tablette pouvant faire office de porte bagage ou dosseret de passager est présente, elle semble assez solide et on change sa position avec la clé de contact. Les repose-pieds passager sont larges et m’ont un peu géné à la conduite (ils étaient dépliés).
Sous la selle comme au tableau de bord se trouve une prise d’allume cigare. Non mais qui c’est qui va fumer un cigare en roulant ils sont bêtes ou quoi (heureusement que je suis là , hein) ? Sans déconner c’est pas mal comme idée, surtout à l’ère du GPS. Le "BUELL" est joliment inscrit sur le réservoir, façon acier brossé.
S’il y a pas mal de détails esthétiques qui me plaisent, l’allure générale n’est quand même pas terrible, surtout le prolongement de la selle arrière, beurk. Enfin quand on voit la tronche de certaines BM... 
Assez détaillé, les vibrations m’engourdissent. Gaz ! Les vitesses s’enclenchent fermement, la boite est assez dure. Dès qu’on commence à rouler les vibrations s’estompent énormément, presque trop. On sent bien les palpitations jusqu’à 4000 tr/min, régime à partir duquel elles s’estompent
et où le gros twin sort la grosse artillerie et se rue sur la zone rouge. Il est très souple mais lorsqu’on ouvre en grand en bas on sent qu’il a quand même du mal à bien repartir, un trou vers 2500 se faisant bien sentir. Une ouverture plus progressive est plus efficace. Il m’a semblé très à l’aise dans les tours. Presque trop en fait,
car il continue à envoyer alors qu’on a atteint la zone rouge, nous faisant regretter qu’il n’ait pas plus d’allonge. Le son ne s’est pas fait remarqué, un petit Vance & Hines ne doit pas être pour déplaire. 
Les stunters s’amuseront probablement pas mal avec. Je l’ai levé facilement en première en coupant-remettant les gazs vers 4000 tr/min, et aussi en seconde vers le même régime en tirant un grand coup sur le guidon. La levée est alors progressive mais on a rapidement la sensation qu’on va se retourner,
sûrement à cause de l’empattement réduit. Le manque d’allonge nous fait vite aller au rupteur. Les amateurs de stoppies se régaleront sûrement aussi car le mordant du frein avant est hyper agressif, un vrai pit-bull. Mais même si j’aime pourtant les freins puissants celui là m’a géné, j’avais bien du mal à le doser.
Et si l’avant est impressionnant, l’arrière est totalement NUL,
on sent à peine un ralentissement lorsqu’on est debout dessus et encore on se demande si c’est pas le frein moteur ! Donc dans la virole on ne peut pas compter sur lui et si on a le malheur de se servir de l’avant, son mordant surpuissant redressera tout de suite la moto, nous faisant tirer tout droit. Pas glop du tout et je n’ai pas pu me lâcher. Dommage parceque la moto était facile à coucher et joueuse, permettant une prise d’angle qui m’a semblé honorable. Note qu’il reste le frein moteur, assez présent à la deccélération, mais ça ne suffit pas toujours.
A basse vitesse le rayon de braquage est décevant pour un gros trail.
Pour le reste je n’ai pas trop pu voir ce que donne la protection, la grosse partie de l’essai se déroulait en ville et j’ai eu droit aux jumelles (alors que j’étais derrère une camionnette, hi hi hi
). Au freinage mes genoux venaient en butée sur le décrochement du cadre (au niveau des protections), les plus grands seront peut être génés. En ville le moteur chauffait pas mal, avec des remontées de chaleur au niveau des mollets. Un ventilo était installé sous la selle pour refroidir le cylindre arrière et forcément il n’a pas arrété de tourner en ville, ce qui m’a bien saoulé. 
J’en retiens donc une machine facile et joueuse dans la virole à qui il manque des freins exploitable pour se faire plaisir. Un moulin péchu dans les tours mais manquant d’allonge et quelques défauts qui font qu’au final elle ne sera pas mon choix dans la catégorie gros trails (j’ai préféré la Multistrada et la R 1200 GS). Une bonne moto malgré tout à qui il doit falloir accorder plus de temps pour bien tomber sous les charmes.