KAWASAKI ZX-6R 636 2005

Supersport. Une des quatre teigneuses qui se battent pour la couronne de la catégorie. Une arme pour la piste dont la rage la rend plaisante aussi sur route.

Achetée d’occasion 7350 Euros et mise en circulation le 3 Mars 2007.
Deuxième main et 11900 km à l’achat. Prise chez K’extrème avec une garantie d’un an.
Celle-là je vais vraiment la préparer pour pouvoir tourner sur piste sans trop de crainte tout en gardant la possibilité de me faire plaisir aussi sur route.

Présentation

Après la vente de la R1 je voulais profiter quelques temps de la ZXR 750 avant de passer à autre chose, cet autre chose étant une ZX-6R suivie d’une 750 Mach IV quelques mois plus tard. Mais voilà, la vente de la R1 a pris plus de temps que prévu et je n’ai pas pu m’empêcher de regarder les PA de 636 et d’en repérer quelques unes. K’extrème, l’excellent concessionnaire chez qui j’ai pris ma Duke 2 en avait aussi une, mais un poil trop chère pour moi. R1 vendue je l’appele à tout hasard pour discuter du prix. Une heure après avoir vendu ma R1 je réservais la ZX-6R.
Pneus neufs, fraîchement révisée, quelques options et que 50 km pour aller la récupérer, j’ai eu raison de l’appeler. La place libre dans mon garage ne le sera pas restée longtemps.

J’ai longtemps pensé que les 600 quatre pattes étaient les antithèses des motos à sensations et pourtant je suis descendu de chaque essai de la 636 avec la grosse banane. En fait cette moto a un moteur qui vit, ce qui est loin d’être le cas de tous les quatres pattes de moyenne cylindrées (genre la FZ6 ou la GSX-R 600 K6). Ce que j’adore c’est le côté rageur du moulin, qui prend aux tripes et donne des sensations d’accélérations bien plaisantes. Rajouté aux 16 000 tr/min qu’elle est capable de prendre je pense que le "HURLE DE RAGE" est bien justifié. La ZX-6R répond aussi à mes envies de pélerinages car c’est une catégorie de moto qui m’est inconnue. Si je n’avais pas eu la curiosité d’y goûter j’avoue que je continuerai probablement à la snober (à tort !).

De toutes les 600 que j’ai pu essayer, la ZX-6R 636 est celle qui m’a le plus charmé. Bon, j’avoue, la Triumph Daytona 675 est encore mieux mais pour l’utilisation que je prévois (et puis mes finances aussi ) la 636 reste, à mon avis, le meilleur choix. Elle m’a donné envie de voir si la séduction persisterait sur le long terme et me semble la monture parfaite pour mes envies montantes de circuit. Et si j’ai finalement opté pour la 2005 plutôt qu’une 2003 ou 2004 c’est pour plusieurs raisons :
 J’ai été faible. Hé oui.
 Je la trouve plus jolie.
 Il m’aurait fallu équiper la 2003/2004 de suspensions vivables sur route.
 Ca aurait grignoté les 1000 euros de différence en occase entre les deux.
 Celle-ci a un embrayage antidribble et un freinage encore plus mieux.
 Et puis c’est tout !

Cette moto est hallucinante à détailler techniquement. Les ingénieurs Kawa sont allé très très loin. Taux de compression de 12,9:1, rupteur à 16 000 tr/min, chaîne ultra fine pour ne pas manger de puissance, double papillons ellipsoïdaux, freinage full radial, quatre plaquettes par étrier, antidribble... Et en plus elle est belle : Yargla ! Ce modèle est même confortable, du moins autant que la R1, plus que la ZXR 750, grâce à une position de conduite qui va bien et des suspensions acceptant du bitume fatigué. La bulle d’origine cache le compteur mais la mienne était livrée avec une bulle haute. Quelques vibrations peuvent se révéler génantes. J’ai eu un peu de fourmis dans les mains mais rien de rédhibitoire à mon goût. Je n’ai pas noté d’autre défaut, y’a bon la ZX-6R !!

"- Ouais mais les 600 c’est des méchants poumons à bas régime !!". C’est clair ! Mais la 636 tire super court et répond suffisament dès 6000. Ensuite de 8 à 16 y’a ce qu’il faut de watts... En roulant j’étais rarement sous les 6000, il y a eu quelques moments ou j’ai du tomber un ou deux rapport pour bien repartir mais avec un peu d’habitude ça doit rester rare. Faut aussi savoir que même avec la R1 il m’arrivait d’avoir à rentrer un rapport tellement elle tire long (avec le petit pignon ça allait mieux). Bref on est presque toujours à l’aurore de la plage de régime qui va bien, et ça en est parfois génant, genre sur autoroute je cherchais parfois la 7e : à 140 km/h en 6 on est à 8000 tr/min ! Donc pas de PSB-1 pour la même raison que la Duke 2.

Ce que j’aime chez elle et ne retrouve pas chez d’autres c’est sa façon de prendre des tours. A bas régime c’est pas intéressant puis a l’approche des 8000 tr/min elle se met à vibrer alors que les watts débarquent méchamment, ça me donne des frissons dans le dos. Elle prend aussi de la voix dans les tours et devient alors rageuse. Je pense que c’est ce qu’aiment les Kawasakistes : ce caractère si envoûtant, si expressif.

Utilisation

Je prévoyais une utilisation mixte, un peu de route et pas mal de piste. Mais assez rapidement je l’ai plutôt consacrée à la piste seulement tout en me laissant la possibilité de m’en servir sur la route (et de rejoindre les circuits dessus). Avant cela et sur une dizaine de milliers de bornes j’ai pu me faire bien plaisir sur la route et voir les 600 sportives d’un autre oeil. Quelle régalade !
Voici la préparation qu’elle a reçu :

J’ai aussi cédé sur celle-là aux sirènes des wheels... En deux j’arrivais à la dresser en coupant-remettant les watts à 11000 tr/min ! YEAH !! Fingers in ze noze en première, bien sûr... Mais sans que je comprenne pourquoi je n’arrive plus à la lever en deux depuis quelque temps. Peut être à cause du carénage en polyester ?

Liste des vautres :

La piste !

Partie cycle

Le chassis est excellent. Rien qu’à l’arrêt la moto est bluffante de légèreté et dans la virole rouler sur une plume est joussif, si on aime soigner ses entrées en virage on ne peux qu’adorer la ZX-6R. L’antidribble empêche tout blocage de la roue arrière et le faible frein moteur contribue à préserver la vitesse d’entrée. Le tout avec des suspensions qui acceptent les bitumes imparfait et je comprends qu’une 600 bien maniée puisse en remontrer aux plus grosses (à conducteur équivalent).
Concernant le freinage il y a ce qu’il faut mais un peu d’habitude est nécessaire. Le freinage n’est pas immédiat, à l’avant comme à l’arrière il faut un peu insister, mais après ça va bien.

Accessoires et pneus

En accessoire la préparation à une utilisation mixte piste et route.

Niveau gommard j’ai acheté la moto avec deux pneus neufs. Par la suite je n’ai monté que du Pirelli Dragon SuperCorsa 120 SC1 / 180 SC2, pouvant les dénicher à pas cher (200 eur le train). Voici le tableau sur les 10 000 premiers km après aquisition :

¹ Ayant boufé un Diablo Corsa en 2000 bornes seulement sur ma ZXR 750 j’ai préféré jouer la prudence en m’équipant d’un pneu neuf pour un week end de 2000 bornes avec Patrick Curtat.
² Le supercorsa a crevé ! Comme il n’y avait rien d’autre j’ai mis du Pilot Power.
³ Mais j’ai perdu l’arrière sans rien comprendre et je me suis vautré ! Du coup plus confiance et des journées piste qui m’attendent, au revoir le Power !
⁴ Utilisé pour les aller retour sur circuit (j’y vais en moto), les sessions sur piste et une balade de 1000 bornes.
⁵Tenir ce tableau alors que je fais de la piste n’est pas vraiment possible et ne signifie rien. Je tue actuellement ces pneus en moins de 500 bornes de piste, les bons les achèvent en moins de 200...

Entretien

La moto passe en réserve vers les 200 km, entre 180 et 220 selon la conduite. La consommation est d’environ 7 litres au 100. Le niveau d’huile doit être surveillé si on piste. Je dois rajouter environ 200 cl tous les 1000 km. Chose agréable en descendant de la R1, la moto ne chauffe pas trop. Tableau des révisons :

Niveau fiabilité pas de souci. Un embrayage qui collait (arrangé en le nettoyant, comme sur la R1), et une patte de fixation du vase d’expansion qui a laché. Rien de méchant.

Bilan

Ch’uis super content ! -beuarg-
Je roule avec depuis plus de 6000 km et elle me plait toujours autant. Mes chronos sont sérieusement descendu sur piste avec. Sur route s’il n’y a pas d’épingle c’est une arme, ses 130 chevaux sont là et bien là. Le moteur est vraiment plaisant et le chassis excellent même s’il faut le peaufiner pour bien en profiter. Elle est trop souple d’origine et arrive en butée sur les bosses et balaye la piste lors des gros freinages sur circuit. Une fois bien réglée c’est que du bonheur.

Fiche technique