Après m’être bien fait narguer par mon vilain cousin qui a pu essayer la Tnt Cafe Racer en version bridée et la Tnt normale full,
il me fallait à mon tour essayer le triple Italien poilu (j’aime l’image) pour retrouver le sommeil. Après avoir un peu cherché je trouve un concessionnaire qui annonce fièrement l’avoir à l’essai... hin hin hin 
Joie, elle est full. Ben, qui a pu voir le bridage, l’a trouvé à chiétissime : bon point pour moi. Sur la version 2006 un bouton sur le tableau de bord peut permettre de choisir plusieurs courbes d’injection et donc de passer de la façon la plus simple possible de bridé à full !! Ils sont excellents ces Italiens !
Le modèle que j’ai sous les yeux n’a pas cette possibilité, pourtant Benelli met un kit d’upgrade 2006 sur tous les anciens modèles (nouveaux radiateurs, réglage du ralenti, starter et diverses autres choses).
Effectivement le starter ça peut être pas mal, elle refuse de démarrer !

Bon, embrayer (débrayer ? je ne sais jamais, faut prendre le levier quoi) ça aide (comme sur les Suz’) mais elle a quand même du mal. En route le moteur fait un bon bruit, pas assourdissant, bien typique du trois en ligne : que du bonheur. VROAAAR (p’tite vidéo) !

Le modèle essayé est un poil libéré en boite à air et silencieux mais la version normale n’est pas très éloignée en sonorité.
Pendant qu’elle chauffe, détaillons. Y’a du bordel apparent derrière le moteur, ça ne me semble pas très sain pour la fiabilité.

Le look est super ramassé sur l’avant, très insecte, vraiment agressif, typé et réussi à mon goût. Le feu arrière est lui aussi original tout comme le positionnement du pot. J’adore les énormes fourreaux de fourche. Les rétros "objects in the mirror..." sont un peu space

mais on arrive à s’en servir. La selle ne m’a pas marqué par sa fermeté, les commodos sont à peu près classiques, on n’est pas trop mal si ce n’est la position un peu sur l’arrière (et on ne peut pas se reculer) moyen bof quand on arsouille. A priori la Cafe Racer est bien plus sympa sur ce point et, chose rare pour une Italienne, dotée de bracelets confortablement réhaussés.
Oui oui, elle est chaude, GAZ ! Ouch le levier d’embrayage (hydraulique) demande une poigne de camionneur, pas bon sur long trajet ça. Le freinage est bien mortel, pas besoin de bordel radial pour freiner,
ma R1 ne doit pas être beaucoup mieux.

Excellent. Les leviers sont réglables. L’arrière est tout timide, super avantage en wheel, moyen dans la virole. En y allant comme un sourd je crois que j’ai quand même réussi à bloquer l’arrière. Bof bof. Wheel, le mot est lâché. Ai-je trouvé une autre arme pour le stunt ? Bizarrement, non.
Ben non. Elle lève en première (encore heureux) mais pas en deux (pas avec moi). Pourtant le moteur m’a semblé bien rond, linéaire et super coupleux, bref blindé de qualitées stuntesque mais y’a pas,
la Speed 1050 garde son titre, et de loin.
Peut être une histoire d’empattement,
je ne sais pas. Ca va, arrète de trépigner, je vais lâcher le morceau sur le moteur. Ce fameux moteur tellement encensé. Effectivement, on chevauche monsieur couple,
y’a du mkg en veux-tu en voilà , que du bonheur. Les accélérations sont géniales, super granuleuses, bref, "à l’Italienne", mais ne m’ont pas retournées non plus (vieux con blasé inside). C’est l’inconvénient d’entendre trop du bien de quelque chose. 
Le triple pousse donc avec grande vigueur, tu l’auras compris, sans vraiment passer de cap (ou peut être un léger vers 5/6000 tr/min). Il commence à peine à se calmer à la vue de la zone rouge (9500 tr/min). En fait on ne peut pas être décu de ces fameuses accélérations, très vibrantes et vivantes, gorgées de patate.
Mais il ne faut pas trop en attendre non plus. Ce qui m’a géné par contre (Ben n’a pas eu la même sensation que moi), c’est d’avoir l’impression que le moteur était dévissé, qu’il y avait pleins de bruits ferrailleux n’inspirant pas du tout confiance.
Vu que Benelli semble avoir du mal à se faire une réputation de fiabilité je dois avouer que ça m’a refroidi.
Le chassis m’a bien plu, très naturel dans la virole on est vite en confiance. Sur une ligne droite j’ai accroché 230 sans sentir de louvoiements : du tout bon.
La boite s’est faite oublier. Quant à sa réputation de gloutonne je ne peux rien dire sinon que les deux Tnt étaient en réserve lorsqu’on est revenu de l’essai (le patron m’ouvrait la route avec une autre Tnt). Au final j’ai trouvé la moto excellente sans non plus flasher dessus.
Y’a quelques trucs à revoir, petits (position) ou pas (fiabilité ? J’ai vu une Tnt dont le moteur avait été changé à 6500 km...) mais y’en a déjà suffisament pour attirer ceux qui aiment les architectures atypiques et goûtues. Dans un écrin tout aussi atypique et sympa à rouler.
